Entre une baisse des prix vertigineuse, l’échec des NFT et des faillites à la pelle, l’année 2022 n’a pas été de tout repos pour les professionnels de la crypto. Rien ne dit que la situation va s’améliorer en 2023.
2022, l’année de la débâcle pour les crypto-monnaies. Après des années 2020 et 2021 qui ont vu les records s’accumuler et la crypto devenir un sujet grand-public, en cette fin d’année 2022, force est de constater que les mois passés ont été un calvaire pour tout le secteur.
Il n’y a, certes, pas eu que des mauvaises nouvelles : certaines avancées technologiques et d’autres projets législatifs sont plutôt positifs pour les entreprises et les particuliers. Mais ce que l’histoire retiendra de 2022, c’est surtout l’enchaînement catastrophique de faillites, qui n’ont pas épargné les grands pontes de la crypto.
Le « bear market », la chute du prix du bitcoin et de tout le marché
Le 1er janvier 2022, un bitcoin valait 46 311 dollars, selon les données de Coinmarketcap. Au 23 décembre 2022, un bitcoin ne vaut plus que 16 845 dollars. Une dégringolade impressionnante de plus de 63 % de sa valeur (une chute presque aussi grande que l’action Tesla) qui a eu des effets secondaires tout au long de l’année sur toute l’industrie des cryptos.
Le bitcoin n’est pas le seul à avoir connu une baisse aussi difficile : c’est tout le secteur qui s’est effondré. Alors que le marché était valorisé à 2,5 trilliards de dollars, il en vaut actuellement moins de 1 trilliard, selon des données de Bloomberg. C’est tout le secteur qui est en crise, et c’est ce qu’on appelle un « bear market ».
La baisse des valeurs est aussi impressionnante qu’elle était prévisible, selon certains observateurs. Les bear markets ont tendance à arriver après des périodes de record (comme en 2021), lorsque les banques centrales augmentent leurs taux directeurs, ou lorsqu’il y a des périodes d’instabilités mondiales (qui peuvent être dues, entre autres, à des épidémies (le Covid-19) ou à des conflits (la guerre en Ukraine). Tous ces éléments ont contribué à l’impressionnante et constante érosion des prix en 2022 — et cette baisse des prix a elle-même eu des conséquences directes sur quasiment tous les évènements décrits par Numerama dans cet article.
L’effondrement des NFT
Alors qu’en 2021, les NFT s’échangeaient contre des millions de dollars, en 2022, les ventes de non fungible tokens se sont tout bonnement effondrées.
Les données de The Block le montrent très clairement : le marché des NFT est en pleine crise. Cette dernière est en partie due au bear market actuel, mais il ne faut pas négliger le fait que les tokens sont, en partie, passés de mode. La bulle spéculative des débuts qui avait tant dégouté a enfin explosé, et la plupart des projets peu utiles (voire, disons-le, foireux) ne trouvent plus preneur, ce qui est une bonne nouvelle.
Mais reste-t-il de la place dans le futur pour les NFT « utiles » ? Pas sûr. L’autre grand marché dans lequel les tokens auraient eu un rôle à jouer, le métaverse, est également en crise. Ces espaces virtuels peinent à convaincre, n’attirent pas les foules, et ont déjà perdu beaucoup d’argent — le métaverse écope d’ailleurs de la 1re place de nos flops de 2022. Ce ne sont pas les métaverses qui sauveront les NFT.
Le crash de Terra
C’est sans conteste l’une des plus grosses histoires de 2022 : en mai, un stablecoin indexé sur la valeur du dollar, nommé Terra, s’est complètement effondré en quelques jours. Alors que le projet était le 3e plus gros stablecoin du marché en termes de valorisation, suite à un mouvement de panique, le Terra a perdu toute sa valeur, et a emporté avec elle sa crypto-monnaie sœur, Luna, dans la ruine. Tout l’écosystème d’entreprises qui s’étaient construites sur sa blockchain s’est écroulé avec le Terra.
Un crash impressionnant qui a détruit de plus de 50 milliards de dollars de valeur, et qui vaut désormais à Do Kwon, le fondateur de Terra, d’être recherché par Interpol. L’effondrement de Terra a également eu des répercussions dans tout le milieu, et n’a été que le premier d’une longue liste de projet disparu en 2022.
Des faillites à n’en plus finir et des licenciements
C’est sans aucun doute ce qu’on retiendra de cette année 2022 : le nombre impressionnant de faillites. Certaines sont en partie dues au crash de Terra, mais d’autres ont simplement eu lieu à cause de la mauvaise santé du marché, de mauvais choix d’investissement, ou encore, à cause d’un management désastreux.
Il serait difficile de faire un résumé complet de toutes les entreprises qui ont mis la clé sous la porte ces derniers mois, mais nous retiendrons ici les plus notables. La plateforme de prêts crypto Celsius a été une autre victime de Terra, en juillet, comme Voyager Capital. Le fonds d’investissement 3 Arrows Capital a été le premier à faire les frais de la chute de Terra, en déposant le bilan en juin, suivi en juillet par la plateforme de prêt crypto Celsius et Voyager Capital, pourtant des géants du secteur.
Enfin, en novembre, c’est la banqueroute de FTX qui a bousculé le marché. La plateforme d’échange crypto, jusque-là la 2e plus importante au monde, a déclaré faillite suite à la découverte de la mauvaise gestion des fonds par son PDG, Sam Bankman-Fried. FTX est passé, en quelques jours, d’une valorisation de 32 milliards de dollars à quasiment rien, laissant un grand nombre de clients sur la paille.
En plus de toutes ces faillites, il est important de noter que de très nombreuses entreprises ont annoncé des licenciements afin de réduire les coûts. Parmi les plus considérables, Coinbase, qui s’est séparé de 1100 employés, Kraken, qui a limogé 30% de sa masse salariale, ou encore les plans de licenciement de crypto.com, Gemini, BitMex, BlockFi, 2TM… la liste est encore longue.
The Merge, la révolution de l’Ethereum
Certainement la meilleure nouvelle de cette année pour tout le milieu : The Merge. L’évènement, qui s’est déroulé le 15 septembre, était une vraie prouesse technique en plus d’être une révolution pour la blockchain de l’Ethereum.
Pour faire simple, la blockchain de l’Ethereum a changé sa manière de fonctionner, en passant d’un protocole dit de « proof of work » (preuve de travail) à un protocole de « proof of stake » (preuve d’enjeu). Les conséquences d’un tel changement sont très importantes sur la consommation en électricité globale de l’Ethereum : avec la proof of stake, plus de fermes de minage, ces immenses groupes d’ordinateurs chargés d’effectuer les calculs nécessaires à la production de nouveaux blocs. Depuis The Merge, la blockchain consomme donc beaucoup moins d’énergie, et elle continue de très bien fonctionner. Et ça, c’est une bonne nouvelle.
Les appels aux dons en bitcoin pour soutenir l’Ukraine
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a eu un impact sur les crypto-monnaies au niveau global. Mais il n’y a pas eu que du négatif. Le 26 février, deux jours après le début de l’offensive russe, Mykhailo Fedorov, le vice-premier ministre et ministre de la Transformation numérique, a annoncé que le pays acceptait les dons en bitcoin.
Grâce à cela, le pays aurait reçu plus de 54 millions de dons en crypto-monnaies en quelques jours — dons qui lui auraient permis de s’acheter du matériel et des armes pour faire face à la Russie.
La Centrafrique a fait du bitcoin une monnaie officielle
En avril, la République Centrafricaine a reconnu le bitcoin comme monnaie officielle, aux côtés du franc CFA, l’autre devise du pays. Deuxième pays au monde après le Salvador à prendre une telle mesure, la Centrafrique a cependant été critiquée pour cette décision, jugée très géopolitique.
Le pays est peu préparé à l’utilisation massive du bitcoin par ses habitants. Peu ont accès à un smartphone, pourtant essentiel pour les paiements en crypto-monnaie, et aucun travail d’éducation n’a été entrepris. Beaucoup d’observateurs y voient une façon de s’attirer les faveurs de Moscou — qui permet aux dirigeants actuels de rester en place grâce à des groupes paramilitaires.
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Tout comprendre à l'histoire rocambolesque de FTX
Author: Robert Gilmore
Last Updated: 1702696203
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